Un seul, c’était pas assez. Il en fallait plus, remettons-nous donc dans le contexte : une expédition en montagne qui tourne mal, deux de vos collègues vous perdent en marchant trop vite, il ne vous reste plus qu’un compagnon d’infortune, quand soudain vous repérez un château, comme apparu par magie. Pas le temps de tergiverser, vous allez vous réfugier là-bas pour échapper à la tempête de neige. Mais une fois rentré, vous ne retrouvez plus votre compère, pourtant avec vous quelques secondes plus tôt. Et en plus vous êtes coincé là, sans aucun moyen de retourner sur vos pas. Est-ce que c’est un rire qu’on entend venir de derrière la porte devant vous ?
We Were Here est un jeu de réflexion pour deux joueurs développé et édité par Total Mayhem Games. Il est sorti le 3 février 2017 sur Steam, et est totalement gratuit. Il existe en version PC et Mac. Dans ce jeu, comme dans sa suite, vous incarnez un explorateur qui est bloqué dans un château angoissant, et qui ne dispose pour s’en sortir que d’un seul outil, un talkie-walkie.
Vous allez beaucoup voir cette salle si vous prenez le rôle de « bibliothécaire » (librarian dans le jeu).
Et c’est parti pour la version 1.0. We Were Here et sa suite sont évidemment très proches l’un de l’autre, complètement similaires dans leur gameplay, moins dans le game design. Je vais donc faire un rappel rapide du premier avant d’aborder le second : vous et un deuxième joueur devez vous entraider en résolvant des énigmes, l’un des joueurs étant assez souvent mis dans des situations périlleuses et l’autre devant comprendre comment résoudre l’énigme à laquelle fait face le premier. Vous disposez pour discuter d’un talkie-walkie, attention donc à ne pas parler tous les deux en même temps dedans sous peine de n’avoir aucun son qui sort d’un côté comme de l’autre. Niveau game design, une énorme différence par rapport à la suite, le « bibliothécaire » (celui qui va plus souvent aider son ami à ne pas mourir que se retrouver en danger lui-même) est en présence immédiate d’une grande majorité des indices à utiliser dans le jeu. Autrement dit, ça va pas voyager des masses. Malgré ça, et pour son prix, le jeu n’est pas déméritant par rapport à sa suite, on y passe vraiment un bon moment et surtout, on en apprend un peu plus sur ce foutu château, son roi qui a des problèmes, et le bouffon le plus inquiétant du monde !
Je vous mets au défi de ne pas penser à ce à quoi on a tous pensé en regardant la troisième tuile vers la droite en partant d’en bas à gauche.
La raison pour laquelle je voulais parler de ce jeu pourtant tellement similaire à son petit frère, c’est pour noter que les jeux de ce type sont rares et que c’est bien dommage ! Il y a un peu plus de deux semaines (à la parution de cet article, ça fera plus de deux semaines si je compte bien) est sorti A Way Out, édité par Square Enix, qui propose une aventure jouable uniquement à deux. Les personnages doivent coopérer pour s’évader de prison, et fait remarquable, le jeu ne nécessite d’être acheté que par un seul des deux joueurs, l’autre peut télécharger un programme afin de rejoindre la partie hébergée par le premier. Au final, on reste sur le même ordre de prix puisque We Were Here Too revenait à environ 10€ par jeu tandis que lui coûte au final 20€ pour que les deux joueurs puissent y jouer. Et pourtant, pour une plus grosse production, éditée par une société qui n’a pas toujours été reconnue pour l’attention qu’elle portait à ses joueurs… c’est plaisant de voir que des jeux comme ça sortent. Ça me donne l’impression que la scène indépendante influe, à son échelle, les triple A. Même si je n’ai aucune preuve, on a d’autres exemples comme Ori and the Blind Forest, de Microsoft Studios, ou Child Of Light, créé et édité par Ubisoft Montréal, dans lesquels les grosses boîtes essayent de proposer des jeux différents, plus frais, plus nouveaux, plus jolis. Qui sait, peut-être que la lootbox n’est qu’une mauvaise période dans le jeu vidéo ?
Voilà, un test assez court pour raconter un peu aussi ce que j’ai l’impression d’observer aussi dans le monde du jeu vidéo. Pour conclure sur We Were Here, si vous avez un pote sous la main chaud pour jouer avec vous mais que vous étiez pas sûr d’avoir envie de dépenser votre argent pour We Were Here Too, je vous conseille fortement de commencer par celui-ci. Si vous voulez essayer de comprendre le scénario de We Were Here Too, je vous conseille également de commencer par celui-ci. Et si votre truc, c’est plutôt le massacre d’ennemis en règle, la violence sans nom et les meurtres de sang froid, je vous redirige plutôt par ici.
Et on n’y pense pas, mais… Laissez le son du jeu allumé. Sérieusement. Il y a une énigme dans laquelle il faut écouter une voix nous décrire une situation, et la mettre ensuite en place. Je vous raconte pas le nombre de fois qu’on est morts à chercher une solution, juste parce que mon partenaire avait baissé à fond les sons d’ambiance du jeu parce que « ça l’angoissait ».
Des tests de jeux indés chaque semaine ! 